jeudi 28 janvier 2010

RIM2010

Le temps file et il n'est pas possible de vous entretenir sur de long sujet aujourd'hui.  J'ai tombé sur une belle page interactive des dangers qui guettent l'humanité dans sa course au bonheur et leur interaction.  Elle a été crée  par le World Economic Forum.

Vous pouvez le consulter ici.

mercredi 27 janvier 2010

20 petits beignets et puis je meurs



La cause à effet dans un lointain future n'est pas chose aisée.
 
Pentagruel par Francois Rabelais

Je mange 20 beignets fourrés au caramel par jour. Après 20 ans, si je meurs d'une crise de coeur, vous pouvez affirmer que c'était la faute aux 20 beignets par jour.

Je mange 20 beignets fourrés au caramel par mois. Après 20 ans , si je meurs d'une crise de coeur, vous pouvez penser que c'était un peu trop 20 beignets par mois, mais c'est plausible qu'il y ait autre chose.


Je mange 20 beignets fourrés au caramel par an.  Après 20 ans , si je meurs d'une crise de coeur, vous  pouvez dire que ce n'est pas beaucoup 20 beignets par an! Gardez en mémoire cette dernière remarque.

Le beignet fourrés au caramel est dangereux seulement par la fréquence.  Le geste auto-gratifiant d'entrer cette pâte gluante dans la bouche et de sentir le caramel dégouliner sur les joues, outre que c'est une description à lever le coeur, ce n'est pas à proprement parler un geste d'auto-mutilation.  Et pourtant, trop de beignet par jour, c'est un plaisir immédiat qui, pourtant, vous rapproche de votre tombe; c'est un image.  Si vous aviez su que x beignets par x période est la limite que votre corps peut absorber sans conséquence vous auriez fait attention.  Mais on ne sait ça que a posteriori

Reprenons le problème à l'envers

Je mange 1 beignet fourré au cyanure par jour et je meurs après la première bouchée.  Vous pouvez affirmer que, sans trop vous tromper, ce n'était pas une bonne idée de le manger si on tient à la vie.

Je mange un beignet fourré au cyanure par mois et je meurs après la première bouchée.  Vous pouvez affirmer que,  sans trop vous tromper , fichtre, 1 fois par jour ou par mois, c'est la première bouchée qui était de trop.

Je mange un beignet fourré au cyanure par an et je meurs après la première bouchée.  Vous en avez marre de ce manège, qu'on enlève ce panier de beignet au cyanure et que l'on envoi ce blogueur à l'asile.

Donc une cause à effet évident apporte des solutions évidentes.  Personne ne mange des beignets au cyanure, ne vous lancez pas dans ce commerce...

Mais dans la vie il n'y a rien d'évident et le cause à effet, surtout à petite dose donne du fil à retorde.  Dans le cas du beigne au caramel, mon action n'affecte que moi. Mais si, puisque vous voulez m'envoyez à l'asile, soyons audacieux, le petit beignet entrerait sans qu'on le sache dans un estomac commun à tout le monde.  Alors reprenons le cas du début mais en changeant quelques petits détails...



Un exemple parmi tant d'autres
Je prends, tu prends, il prend, nous prenons, vous prenez, ils prennent leur voiture 20 fois par jour . Après 20 ans, il se passe quoi? Ça fait combien de CO2 dans l'atmosphère?
Au delà de ce geste auto-gratifiant de se déplacer plus vite, outre que le pétrole serait plus utile à fabriquer des produits que de le bruler bêtement, on n'a pas personnellement à proprement parler fait un geste d'auto-mutilation de l'écosystème.  Il y a un plaisir immédiat qui pourtant nous rapproche de notre tombe; c'est un image.  Si vous aviez su que x litres par x jour est la limite que notre atmosphère peut absorber sans conséquence vous auriez fait attention.  Mais on ne sait ça que a posteriori.

Nous sommes 6 000 000 000 d'humains qui prennent 20 petits beignes par année dans le même estomac. On ne peut plus dire que ce n'est pas beaucoup 20 beignets par année.

lundi 25 janvier 2010

L'aube des survivants, ou le Post Peak Blood comme allégorie

J'aime bien les scénaristes d'Hollywood, ils nous livrent l'inconscient collectif de la population Nord-Américaine si on y prend la peine de décortiquer leur message.
J'ai vu le film cocasse (classé suspense d'épouvante) 'L'aube des survivants' / Daybreakers (ici pour le trailer modifié). Les réalisateurs, les Frères Spierig, sont partis d'une prémisse forte audacieuse: A quoi ressemblerait notre civilisation si les vampires devenaient plus nombreux que nous.
Le suspense, c'est de voir si le scénario tiendrait ses promesses et l'épouvante c'est de le voir tomber vite dans les clichés soporifiques après le premier tiers.  Mais le cinéma américain est tellement plus intéressant à décrypter au second degré.  Et, ma foi du bon Dieu, vous serez surpris de ce que j'ai pu y trouver.  

Chasser les oiseaux dans la nuit  Jean-François Millet (1814–1875)



Une allégorie Hollywoodienne du Pic Pétrolier
Ici, le film s'ouvre sur une situation critique: l'humanité vampire n'a qu'un mois de réserve de sang avant l'extinction.   A vouloir trop mordre les humains et boire leur sang ( et donc les transformer en d'autres vampires ), ils ont abusé de leur ressources non-renouvelables. Et voila que le point de non-retour est franchi, la pénurie les guette tous.  La date? 2019! (oh, le beau cas de message caché des scénaristes, c'est dix ans après COP15 de Copenhague qui lançait un message inquiétant sur le changement climatique et notre civilisation qui ne saurait gérer ses ressources convenablement). Le ton est lancé, les vampires, c'est l'occidental moyen assoiffé d'énergie fossile à bas coût et haut impact atmosphérique.  
Donc le Pic du Sang ( vous l'avez compris, vous aussi, c'est de notre pic pétrolier dont on parle ici) est depuis longtemps franchi dans ce film. 
-Comment les vampires vont se sortir de ce merdier dans lequel  ils se sont mis, notais-je sur mon Iphone.

L'immortalité vous va si bien
Comme allégorie de notre civilisation, les scénaristes ne pouvaient pas trouver mieux: les vampires ont le pouvoir d'immortalité. Quel pouvoir! Je veux être vampire! Pourquoi dans ce film, refuserait-on de se faire mordre pour l'avoir? Et donc, en clair, je décrypte : la maîtrise d'énergie fossile nous procure un tel pouvoir de générer des richesses qu'on ne peut pas reprocher aux autres peuples en voie de développement de vouloir l'acquérir  et, ce,  au détriment de la gestion des ressources terrestres. OK, je note, je note.


Le sang renouvelable

Les autorités de la société vampire cherchent avec acharnement un substitut de sang pour nourrir sa population (je vois bien des éoliennes et le solaire pour nous aider)  mais trop peu trop tard dans le film (ici Greenpeace aurait pu avoir raison).  

-Nous ne sommes pas prêts d'accepter l'énergie renouvelable. nous télégraphient les frères Spierig.

Tout simplement parce qu'il n'y a pas d'énergie comparable, et à coût égal, à ce que fournis le pétrole (lire Pourrions nous vivre comme maintenant avec juste des renouvelables ?) Tellement pas prêt que lorsqu'on administre à un vampire lambda du sang reformulé, il explose littéralement (oui, les tripes partout sur les murs!) On ne pouvait pas mieux faire comme allégore...ie. )

L'illumination écologique
Le héros du film, Ethan Hawke, un charmant vampire en pleine crise existentialiste (boire du sang ou  ne pas boire?) rencontre un ex-vampire qui a réussi à redevenir humain, Ô Miracle!, personnifié par l'incroyable William Defoe (incroyable, pour avoir osé embarquer dans ce film). Et là on nage en plein délire. Un vampire pour retrouver son humanité (comprendre: se sortir de notre addiction au pétrole)  se doit d'être exposé au soleil, pourtant mortel pour eux, un certain temps.  Une partie du film se passe à trouver la bonne durée. Le temps pour moi de faire le décompte des emprunts bibliques:


-Le soleil, mmm, symbolise Dieu, et ...mmm, petite barbichette, air intègre, William Defoe surnommé Elvis (voir photo ci dessus)  tel un Jésus  semble être envoyé sur Terre pour sauver l'humanité. Donc la solution c'est l'illumination/révélation spirituelle, religieuse et divine. On a dit aussi que le vrai Elvis n'est pas mort (résurrection?) mais ça ce n'est pas dans la bible.


-Mordre un humain c'est...multipliez-vous, remplissez la terre et soumettez-là, Genese (1-22)

-Le chrédo Chrétien de Nicée ne disait-il pas: J'attends la résurrection des morts  et la vie du siècle à venir? (un vampire ca n'a pas de battement de cœur). Ça ne s'invente pas tout ça.

-Et le Jésus-Elvis-Defoe, il se balade avec une arbalète pour lancer des mini-pieux dans le cœur des vampires trop curieux. L'arbalète et le pieu, forme apparenté: la croix et les clous. Je note, je note. 

Le héros vampire Ethan Hawke (photo ci-contre avec l'arbalète )  comme le premier apôtre André, lâchera tout et suivra notre Jésus-Elvis-Defoe dans la quête à redonner une seconde humanité à ce monde, et de nouveaux apôtres. ( Ils rencontreront leur Judas, Marie-Madeleine sera là aussi et j'en passe)
Ouille, heureusement que l'on ne retrouve pas les ayant-droit de la bible, il y aurait viol de copyright. Et ne soyez pas tout déboussolé car Jésus-Elvis-Defoe adore rouler dans de grosses cylindrés hautement consommatrices.  Ça, c'est pour brouiller les pistes de l'allégorie, mais un  blogueur perspicace comme moi voit leur jeux.


Attendez, il y a mieux.

Par le Saint-Esprit
Pas besoin de l'illumination et de passer un sale temps sous le soleil pour être converti . Il suffit d'embrasser la cause à pleine mordée. Et oui!  Si un vampire mord un ex-vampire,  il redevient humain.  La Solution est simple?  Que nenni. 
Un vampire subitement redevenu humain attire la convoitise d'autres vampires assoiffés en ces temps de pénurie sanguine.  Et c'est le carnage. On ne mord plus. On arrache, on déchiquette, on démembre.   Tels les premiers chrétiens jetés en pâture dans les cirques romains, les nouveaux ex-vampires seront massacrés à leur tour (mais feront transmuter leurs persécuteurs). Ah, la Foi quand tu nous tiens! 
L'implosion de la civilisation (vampire ou occidentale), mes amis, tel est la perspective qui nous attends!!

Et mathématiquement , même si les vampires sont plus forts et nombreux, le dernier à mordre sera quand même converti, la secte des illuminés gagneront. (Les derniers seront les premiers . Qui a dit ca? Mmm?). Laissons-nous toucher par le Saint-Esprit et dans l'hécatombe ultime -la guerre mondial pour les ressources-, Dieu reconnaîtra les siens.




La main spirituelle qui prend sa revanche sur le cœur de la science
-Le sang-substitut n'aurait-il pas pu les sauver du carnage, me diriez-vous,  et préserver leur mode de vie éternel? (Ne pourrons -nous pas trouver des alternatives énergétiques moins polluantes pour combler tous nos besoins? dirait votre inconscient)

Et bien, les auteurs du film ne pensent pas que c'est importent de croire ou non aux énergies alternatives.  A la fin, un vampire scientifique, plus malin que les autres, avait réussi à fabriquer un sang artificiel et qui aurait pu tout régler.   Mais, devinez quoi, le Jésus-Elvis-Defoe  lui plante un pieu dans le cœur.  Il faut bien éliminer la concurrence.  La religion et la science, ca n'a jamais fait bon ménage.

  
Ce qu'il nous faudrait, c'est une bonne guerre
 Ha bon? La solution passe par la grâce divine pour métamorphoser nos problèmes industriels? C'est donc à ça que pense l'inconscient collectif, avec un vieux fond religieux conservateur?  Malgré les avertissements de brûler nos ressources au delà du point de non-retour, il faut abandonner tout espoir techno-scientifique et se tourner vers la religion pour notre rédemption? Et qui s'occupera du day-to-day?
Oui, je suis d'accord que notre mode de vie non-généralisable doit passer par une sublimation de nos désirs individuelles pour un avenir collectif plus harmonieuses. Mais là, ''laissons les choses aller, -une bonne guerre quoi!- , il en restera bien quelque chose?'' La philosophie du Léviathan de Hobbes revisité par les Frères Spierig: laissons le contrat sociale d'effrité  et l'ecclésiastique reprendra le flambeau!

C'est ca que je n'ai pas aimé de ce film...

De toute façon, je relis mes notes sur mon Iphone et c'est complètement illisible, mes gros doigts ne s'habitueront jamais à ce clavier virtuel.

vendredi 22 janvier 2010

vendredi video I

Voici le temps de mes vendredi videos:

1) Une petite parodie en jeu video sur le changement climatique.



2) Un détournement de Tintin pour parler du Pic pétrolier avec humour (ici, et pour finir ici) . Un classique que j'aime lire et relire de temps en temps.



3) Et la récupération par BIC de la faible capacité des jeunes à s'exprimer. Ici le sujet de l'effet de serre est écorché.


Bon week end

mercredi 20 janvier 2010

Un humour de Hummer

En sortant mon bac de recyclage, je rencontre mon voisin qui montait dans son Hummer. On se parle rarement.   Ce n'est pas parce qu'on est voisin que l'on se connaît vraiment.

-Hé, le voisin, on a terminé ses études en Dévelopement Durable à l'université? , me lance-t-il sans avertissement.
Un silence flotte.
Quelques cannes de jus de tomate tombent de mon bac débordant en guise de réponse.
Car j'étais un peu surpris qu'il me lance cette question, moi qui n'a pas encore vraiment fini mon DESS en Developpement Durable au HEC .  Et surtout que c'est une information personnelle que je ne me souviens pas d'avoir eu le plaisir de partager avec lui.

-Mais oui, regarde tu as un Bac en Recyclage!

Oh boy, me dis je en ramassant mes cannettes.

De peur qu'une de ses roues passent par dessus ma petite voiture sous-compacte sans même ressentir une secousse, je lui décoche un petit ' héhé !  plus pour signifier plus ma présence que pour applaudir son humour de haute voltige.



 Gérard de Lairesse, 1671
Apollo and Aurora
C'était le Hummer des temps lointains 

lundi 18 janvier 2010

Le transfert de richesse

J'en étais à ma veille technologique de la journée quand sur mon écran radar numérique Twitter je vois poindre un lien donné par @F_Cardinal qui titille mon attention.   Tiens donc,  le Sénat américain ne trouve pas que l'hydro-électricité est assez renouvelable à leur goût (ici sur Vision Durable). Dur coup pour Hydro-Québec, les Ricains friqués ne vont pas se faire vider les poches par nos ventes d'électricité propulsées par la vague verte. Mais en lisant l'article, on en saisi bien les raisons. Il est clair que nous ne profiterons pas de la manne. Les enjeux sont de taille et au delà des batailles de classification,  c'est pourtant du transfert des richesses que l'on parle ici.  Et moi qui croyait que l'on parlait d'enjeu environnemental, je me suis trouvé à y voir la possibilité d'une paupérisation temporelle. De quoi je veux vous parler? Hé non, pas d'énergie verte mais d'économie. Oh Boy! Ça craint.


Bacchante endormie de Gérard de Lairesse 1640-1711

Hydro Non Grata
Le sénat avait en tête d'autre critère que de peinturer en vert notre or bleu. ''Hydro-Québec n'est pas directement visée par le Congrès. En fait, elle est la " victime collatérale " d'une campagne bien orchestrée par plusieurs lobbys contre la grande production hydraulique. Et ce, selon deux sources proches du dossier à Washington, qui requièrent l'anonymat, pour des raisons politiques, économiques et environnementales.'' (François Normand)
Nous aurions pu être les nababs du XXIe siècle et vivre sur les rentes de nos infrastructures hydraulique. Bien sûr que l'hydro-électricité est renouvelable, les Québécois n'en doutent pas. Comme les Français aime leur nucléaire quasi-éternelle, énergie qui nous pue au nez chez nous ( mais qui risque d'être la solution à moyen terme pour la crise énergétique).  Et bien, le Sénat américain, ça ne leur plaît pas ces énergies-là , ils ont des milliards à dépenser et le seul moyen de le faire intelligemment (du point vu électorale) c'est de le dépenser avec des solutions éoliennes et solaires chez eux, dans leur État respectif. C'est la Nouvelle Économie Verte  Je comprend le choix du politicien, c'est systémique et logique.
Non, en fait, n'étant pas économiste, je m'étais toujours demandé comment une richesse s'accumule.  Ici, le Sénat m'apprend que si l'eau et les rivières harnachables ne sont pas équitablement réparties sur leur territoire,  le solaire et l'éolien le sont (ou presque).  Et cela me permet de tirer trois leçons.


3 leçons d'économie naïve

Donc première leçon d'économie naïve:  si j'achète d'un autre État, je m'appauvris , si je vends dans un autre État, je deviens riche (c'est ce qui motivait les Québécois à vendre l'hydro-électricité aux Américains.)

Deuxième leçon: Il n'y a pas de riche sans pauvre, c'est donc par le déséquilibre que la richesse s'accumule.
Alors donc, le Sénat veut que chaque État trouve son moyen de faire de l'éolienne et du solaire, pour garder l'équilibre et d'éviter les transferts de richesse vers un autre État. De cette façon, tous les États développerons des énergies alternatives qui augmenteront le PIB et le nombre d'emploi, bref la richesse (et la réélection du sénateur). C'est gagnant-gagnant. Pour, par et dans les poches des Américains.

Donc naïvement, je me suis demandé que si tous les États (de la Terre) devenaient plus riches, il est où l'État pauvre qui perd à transférer ses richesses? Pour que ma première leçon se tienne, j'ai trouvé ceci:

Troisième leçon, (la plus surprenante): on devient riche en faisant payer quelqu'un d'autre plus tard.

Paupérisation temporelle
Puisque que globalement l'occident s'enrichit  il faut bien que la pauvreté se pellette quelque part.  Oui, le tiers-monde est pauvre mais pas inversement plus pauvre que nous nous enrichissons. Elle aussi s'enrichit , et pellette la pauvreté dans les pays plus pauvres. Même Haïti possède des cellulaires et des réseaux internet pour communiquer avec le monde en pleine catastrophe sismique. Un gueux du moyen-age n'aurait pas penser de classer ce pays dans la liste des pays pauvres de la même façon.

Nous devenons donc tranquillement plus riche, globalement. Il n'y a pas de peuples pauvres trop pauvre pour vivre comme des troglodytes.  Le transfert de richesse il doit bien se faire quelque part.  Dans le temps, bien sûr.

Ou plutôt vers une génération future qui incapable d'assumer tous les infrastructures et les dépenses d'entretien pharaoniennes que notre système économique (grâce à l'énergie à bas coût) a mis en place , devra en payer le coût par paupérisation. Et devenir pauvre, c'est de ne pas jouir de ce que les riches, nous, possèdent, c'est à dire les bienfaits de notre civilisation d'aujourd'hui .
A moins que l'un d'entre nous accepter d'assumer cette ''dette''maintenant,  regardez bien vos enfants, et vos petits enfants dans les yeux... C'est bien à leur descendant que nous transféreront notre pauvreté.
Une chance que je suis naïf...

vendredi 15 janvier 2010

Un flux monétaire telle la laine du mouton

Je me suis mis a réfléchir sur l'avenir des medias quand tout a coup j'aperçus une antenne sur le toit d'une bâtisse.  Une bonne vieille antenne longue pour capter les postes de tv hertzienne.  Et j'ai compris que nous sommes comme des moutons à l'abattoir.

[]
Richard Ansdell (1815–1885)

Un flot monétaire de nos poches vers les leurs
Vous trouverez que j'exagère mais je me rappelle du temps où écouter une tv était un investissement initial simple avec aucune dépense postérieure. Nous devions juste avoir des antennes oreilles de lapin et c'est tout.  Les frais d'utilisation étaient l'électricité.  Nos grand-parents avaient la même situation avec la radio.
Maintenant, il nous faut un abonnement.  En plus de l'investissement de base, il faut payer à chaque mois si non, on est coupé et l'investissement initial est perdu.  A quoi nous sert un écran plasma 60po sans le câble ?  A quoi sert la radio numérique sans Sirus? A quoi sert l'ordinateur sans internet?  A quoi sert Youtube sans l'abonnement d'un Iphone? A quoi sert les réseaux sociaux sans l'abonnement aux FAI?

Nous ne possédons plus nous louons.  Nous louons notre musique, nos émissions, nos films.  Nous avons le câble pour voir la HD, Sirius pour la radio numérique, la soucoupe pour les films par satellite. Le Modem ADSL pour l'internet, la clef 3G pour le Mobile, le forfait data pour les Smarts Phones.



Le bas de laine n'existe plus

Déjà on réfléchi à rendre les logiciels accessibles par abonnement.  Vous aurez Windows pas cher, mais payez tant par mois.  On vous vends des abonnements parce que vous ne finirez plus jamais de payer.  Même pour le cinéma 3D, on ne vous vend pas les lunettes, il faut payer 3$ à la caissière pour restituer les dites lunettes après le spectacle.
Maintenant regardez-vous prendre la décision de louer une voiture chez un concessionnaire automobile, parce que vous trouvez qu'une voiture neuve vous revient trop cher par mois.  Pensez un peu à ce que ça veux dire de vivre sur un terrain très en demande: c'est l'hypothèque qui augmente au point que les termes montent à 30 ans.  Dans certaines capitales, on y  offre des hypothèque sur 100 ans.   Payer toute une vie ce n'est pas être propriétaire, c'est être locataire.
Vous venez de jeter votre appareil VHS à la poubelle pour un DVD que déja le Blu Ray vous harcèle (sans que l'on vous dit que le Blu-Ray 3D s'en vient pour le rendre désuet)

Retour des routes à payage, évolution des technologies qui rend caduque sur 3 ans les appareils, les modes qui obligent à changer sa garde-robes régulièrement. On ne vous proposera plus de payer mais de vous louer les services essentiels.  

Consommateurs de tous les pays, unissez-vous

Je ne fait pas de divination , Karl Marx l'avait vu avant moi pour les prolétaires, je ne fait que le transposer pour les consommateurs.

Observez comme il faut les offres marchandes dans un futur proche , ils vont tranquillement harnacher notre portefeuille. 

Et nous tondre tranquillement. (1815)(1885)

mercredi 13 janvier 2010

Manicore

Depuis quelques temps je me suis mis éplucher le merveilleux site de Jean-Marc Jacovici, Manicore . C'est un ingénieur diplômé de l'École Polytechnique et l'École Nationale Supérieure des Télécommunications de Paris . Son domaine d'expertise est  le changement climatique, les émissions de gaz à effets de serre et surtout l'intensité énergétique des organisations.  ''Il capable de les vulgariser très efficacement grâce à un style décontracté, souvent amusant, ou l’auto-dérision côtoie les informations les plus sérieuses et fiables''(source) .

Et je n'ai pas fait tout le tour mais ça vaut la peine d'y jeter un coup d'œil. Il connaît bien son sujet et ne se gène pas à être généreux dans les tableaux chiffrés et les références.


C'est là où j'ai pris mes informations sur la comparaison de l'énergie fossile et l'esclavagisme. (Combien suis-je un esclavagiste ? ) Il est ouvertement pour le nucléaire . Il crois que cette forme d'énergie est pour l'instant une solution à moyen terme, même si je crois que les dangers sont très présents. Il ne prend pas l'avion car il croit à ce qu'il dit quand il affirme que c'est là que ce fait le plus impact écologique. Et pourtant il en vient à penser qu'un troisième aéroport pour Paris est utile ( Faut-il souhaiter la croissance du trafic aérien ? (juin 2004). Il arrive même à nous convaincre pourquoi les énergies renouvelable ne pourra pas remplacer le pétrole. (Pourrions nous vivre comme maintenant avec juste des renouvelables ? ).


Voici pêle-mêle des questions qu'ils nous balancent à la figure et qu'il a l'audace de nous répondre.

La voiture électrique est-elle LA solution aux problèmes de pollution automobile ?

Se passer de voiture au quotidien : est-ce possible ?

A combien d'énergie fossile avons nous droit si l'on veut stabiliser la perturbation du climat ?

Combien coûte l'énergie ?

Ca vous intéresse? Laissez-vous charmer par son style.

Et si le mot manicore vous intrigue cela vient de la ville de Manicoré en Amazonie (Brésil). C'est aussi le nom de sa société d'ingénieur-conseil.

lundi 11 janvier 2010

Un temps forcé de réflexion

Je roulais sur Décarie , l'autouroute la plus achalandée du Canada , de retour du travail.
Je co-voiture avec ma conjointe depuis plusieurs années, par principe.  Mais là , j'étais complètement à bout du ralentissement quotidien.  Mais ma mauvaise humeur n'a heureusement pas fait réveiller ma conjointe assoupie à mes cotés. Je peux donc poursuivre ma réflexion tranquillement.


Innsbruck, Rudolf Mazuch,1916

Auto-insatisfaction
L'auto ne nous donne pas ce qu'elle nous doit.  On est supposé aller plus vite et je roule comme une vielle carriole d'Amish.  La bagnole, c'est un catastrophe.
Avec le temps que je dois travailler pour régler les factures et les frais de la voiture, je me demande si je suis vraiment gagnant de prendre ma voiture et perdre encore plus de temps dans le trafic. Vite calculé je crois que nous roulons en moyenne sur un an à 30km/h.  On prête même à  Ivan Illich l'idée originale que la voiture roule à moins de 10km/h en moyenne annualisé et qu'il valorisait plutôt le vélo. L'excellent Jean-Marc Jancovici, sur le site Manicore, en fait même tout une analyse, fort pertinente et qui mérite le détour.

Les vases communicants
 Il faut savoir que le vélo roule en moyenne , disions 25km/h., aussi vite que ma voiture et moins cher!,  Alors si je veux prendre maximum 1h pour revenir à la maison , il faut alors que je reste à 25 km de mon travail.  Moi ...et les 3 millions de Montréalais. Car si je m'amuse à généraliser mon comportement, il faudra augmenter de façon drastique la densité de cette ville.  Je roulerai en vélo mais le coût du logement doublerait.  Simplement parce que lorsqu'il y a moins de place, il y a hausse des prix. Dans ce nouveau Montréal hyper-densifié nous pouvons craindre que le coût au pied carré va au moins doubler.  Alors ce fameux temps que voulais gagner je devrais le passer à travailler pour payer mon logement.

Je ne m'en sors pas...

 Et je regarde ma douce perdue dans son songe en attendant de revenir à la maison.  En covoiturant, je passe en fait du temps avec elle, et ça ce n'est jamais du temps perdu...

vendredi 8 janvier 2010

La fête des rois sans royaume

A l'Épiphanie, je prépare toujours ma galette des rois.  Mais par malheur j'ai pris la fève dans les gencives et j'ai dû me rendre d'urgence chez ma dentiste.  Mais en fait ça a été de beaucoup une plus belle expérience que je ne le pensais.  Ma dentiste m'a fait comprendre que je n'avais pas besoin de la fève pour être le roi, nous l'étions tous depuis notre naissance.


Le marché aux Esclaves Gustave Boulanger (1824–1888)(1824)(1888)

L'énergie de l'esclave
Il y a bien un moment pénible c'est quand notre dentiste nous pose des questions les doigts dans notre bouche.
-Saviez vous que si nous consommions 2000 Calories par jour, -la piqûre fait effet?-c'est l'équivalent d'un consommation d'une ampoule de 100W donc 2.4kWh par jour?
-Gnn! ( Je ne vous suis pas mais ma langue est bien gelée )
- Mais ça c'est quand il est au repos. Dans un effort soutenu, on peut espérer qu'il monte à 5kwh/jr. Bien nourri, il se doit!
-Gnn! ( Oh, C'est intéressant, continuez! )
-Sachant qu'un litre d'essence vaut , rapidement calculé, 10kWh, je suis en train de vous faire la démonstration que le litre de pétrole vaut l'énergie de 2 hommes pendant 24h. Pour un minable litre!


Esclave de l'énergie
 Je laisse un peu de bave coulé pour laisser comprendre que ça m'intéressait de plus en plus.

 -Nous avons donc pour le coût de 1$ la possibilité de nous payer l'équivalent de 2 esclaves (L'essence est a 1.07$/litre aujourd'hui) C'est un peu boiteux tout ça , mais c'est pour donner une ordre de grandeur.
-Gnn! (Dans l'antiquité on parlait d'au moins 5 esclaves par patriciens)
-Vous avez raison, -Fraise! Elle me rentre l'instrument dans la bouche, vous comprenez que si on s'amuse à tout convertir en kWh nous avons une façon de voir que le plus minable de nos concitoyens peut se vanter d'être un Nabab au yeux de nos ancêtres d'il y a même pas 200 ans.  Tout le pouvoir énergétique qu'il peut avoir sous la main!  Au salaire minimum de 10$, il peut se payer 10 litres d'essence à l'heure donc 20 esclaves.  L'occidental  qui travaille 8h peut se pavoiser d'avoir une suite d'au moins 140 esclaves par jour (équivalent énergie bien sûr ).

-Gnn! ( Et dire que l'on se plaint que l'énergie vaut chère! )

C'est en me rinçant la bouche que je me suis dit que nos ancêtres ont tous rêvé à des jours meilleurs pour leur descendance.   Aujourd'hui, ils hallucineraient de voir que je suis devenu un roi, un peu moins riche après avoir passer à la caisse, mais un roi.

mercredi 6 janvier 2010

Iraqui, the Ultimate Wargame

Ma douce, un peu exaspérée que je lui casse les oreilles avec ma conscience d'écocitoyen qui aurait voulu une Noël plus responsable , m'a dégoté un vieux jeu sur plateau qu'elle a trouvé dans un marché aux puces.
-Un cadeau tout ce qui a de plus recyclé, amuse toi, me dit-elle avec un sourire en coin.
Moi, tout content,  en amateur de jeu de stratégie que je suis, je ne me doutais pas de ce qui m'attendait.


Eugène Delacroix (1798–1863)(1798)(1863)
Et de 1
J'ai demandé à mon mon beauf de tester avec moi ce jeu de type wargame sur plateau . C’est un jeu tactique qui simule l'invasion Américaine en Irak en 2003: Iraqui, The Ultimate Wargame. Les règles sont malheureusement en anglais, il semblerait que les Français sont laissés pour compte dans cette guerre. Premier indice que ça ne tournerait pas rond.

Et de 2
Le boîtier et le plateau ont un beau design et sont agréables à regarder. Le plateau présentait des hexagonales du territoire Irakien.  C’était au niveau de la fabrication des pièces que cela se gâtait, on sentait une certaine improvisation. Deuxième indice qui auraient dû me crever l'autre œil. Les pièces irakiennes étaient minuscules alors que celles des forces de la coalition internationale étaient bien trop grosses pour les hexagones. Parlant de la coalition internationale, j'ai eu beau chercher, il n'y avait pratiquement que des troupes Américaines. En grattant le fond de la boite j'ai trouvé quelques pauvres contingents Britanniques de service et un petit pion Espagnol. Et du coté Irakien ce n'était guère mieux. J'ai eu beau vider la boite à l’envers, je n'ai pas trouvé un seul des nombreux pions représentant des armes de destruction massives tels que promis sur la couverture. Nada! Quel arnaque. C'est ça qui arrive quand on achete un jeu usagé, on s'en fait passer des p'tites vites.

Et de 3
Moi, jouant les Irakiens et mon beauf, jouant les Américains, nous avions commencé quand même le jeu… à notre grand damne!. Le jeu promettait des parties éclairs de 4-5 tours tout au plus mais , ô malheur, le jeu fut iiiiiinterminable. Dès le départ, mes armées irakiennes s'étaient rendus rapidement mais en mauvais joueur, mon beauf utilisait une règle obscure inventée expressément pour ce wargame pour maintenir indéfiniment les forces américaines sur le terrain. Il appelait ça  la « guerre préventive » ou « démocratisation forcée » J’avais beau prétendre que cette règle bafouait toutes les règles élémentaires des wargames, il se moquait bien de l’illégalité de son geste. Je n'avais pas eu le choix d'utiliser mes pions déstabilisateurs, je n'arrêtais pas de sortir des pièces de ‘poseur de bombe’, ‘attentat’ et ‘prises d'otage’ qui avaient pour conséquence de prolonger indûment la partie.

Retiré!
Exaspéré et à bout de nerf, je lui ai asséné un coup sur la tronche à 4h1/2 du matin après 18h de joute consécutive. Il l’avait bien mérité. Le plateau du jeu s'est désintégré dans la bataille générale qui s'en suivie. Mon beauf est à l'hosto, ma femme ne me parle plus, ma belle-mère m’injurie tous les jours par téléphone et le jeu s'est retrouvé à la poubelle.

La femme de ménage a retrouvé un pion poussiéreux de Saddam Hussein dans un trou du plancher un peu plus tard. C'est tout ce qui me reste de ce jeu idiot qui n'aurait jamais dû exister. C'est sans cérémonie que cette pièce fut jetée aux ordures.


Post-scriptum
Je me rappelle que les éditeurs avaient aussi publié un autre jeu: Afghanistan, an Another Ultimate Wargame.  Cette fois-ci, en Afganistan, la coalition internationale (sans les pièces Américaines qui ne sont pas disponibles parce qu'ils doivent être prélevées dans l'autre jeu stupide, il faut donc se rabattre avec des troupes de boy-scouts  ) doivent chercher un attroupement terroriste caché dans une grotte... pakistanaise, alors que la carte ne couvre même pas cette région. !*&?$%#  Ça sent l'arnaque, là aussi.

lundi 4 janvier 2010

Mes bons coups de 2009

C'est l'année où j'ai enfin commencé mon blog.  C'est un humble début.

Mikhail Larionov: Raionism roşu, 1913 - Colecţia Merzinger, Elveţia


J'ai 5 grands thèmes qui me tiennent à cœur, développés de façon inégale.  Les billets humoristiques de mes piètres tentatives de devenir un écocitoyen parfait se retrouve sur Frankie goes to épicerie et Les lunches de l'enfer. Si le filon est bon je vais me permettre d'en lâcher d'autres cette année. J'essaye aussi de développer une réflexion ( thème Réflexion Réfléchie) bien à moi autour de notre société occidentale et son mal de vivre. Je me suis penché sur le voile pudique qui recouvre la question de la surpopulation ( plus tabou ) ou encore sur l'approche intellectuelle face à nos gestes les plus pertinents à faire en premier pour diminuer notre impact écologique (le noeud Gordien).
Lorsque je veux plus approfondir la notion du développement durable qui est ma préoccupation de tous les jours, je me donne un sens critique et cynique, parfois, comme dans Les flagellants des temps modernes.  Dans ce billet, j'essayais de montrer que certains sites, par leur ostentatoire démonstration, ne peuvent qu'être un phénomène médiatique et non un comportement écologique généralisable. Ce genre de réflexion je le classe dans la thématique de Conscience durable.  Mes billets cherchent à mettre en perspective d'une manière qui , j'ose espérer, ne soit pas de courte vue sur le mainstream de la pensée verte qui traverse notre société .  J'aime bien quand j'essaye de faire du slowthink . Je m'étais permis de donner un autre sens à l'empreinte écologique dans mon billet full impact life, en regardant des millions d'années en arrière (si ce n'est pas ça mettre en perspective que le grand cric me croque!!).
La techno reste un incontournable, j'avais parlé de la géolocalisation entre autre . C'est sous le theme Techno Tordu que vous le retrouverez.
Et mon dernier thème que j'espère développer plus en profondeur est une approche naïve sur l'économie hyper-complexe de notre société d'aujourd'hui.  Je me donne comme objectif de faire de la rétro-ingénierie économique et comprendre la fabrication de la richesse . Ça a donné un petit billet sur l'argent dette.
Il est dommage que je me suis mis à faire du blog l'année où le RSS implose, que les réseaux sociaux explosent, que le microblogging fait fureur. Cela a pour impact que je n'ai reçu si peu de commentaire dans mes billets.
Je persiste et signe pour 2010.