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Si je conduis une voiture et que je ferme les yeux, l'obstacle disparaît-il?
Avant de trouver une réponse à cette facétieuse question, laissez-moi vous parler d'une émission de TV
30 jours
Morgan Spurlock, l'homme qui nous avait donné Super Size Me , avait réalisé une série assez audacieuse intitulée 30 Days. La série documentaire consistait à prendre un volontaire pour vivre une expérience déconcertante. Si dans son film, il devait manger pendant 30 jours du Mcdo, dans sa série, il (lui ou un volontaire) devait, pendant 30 jours, devoir boire tous les jours ou prendre des suppléments pour augmenter son volume musculaire. L'exercice devenait franchement intéressant quand il devait (lui ou un volontaire ) vivre une expérience sociale déroutante. Il a placé un athée chez des ultra chrétiens, un protestant chez des musulmans, ou essayer de survivre avec un salaire minimum pendant 30 jours.
La série était bien équilibrée et permettait de mettre en relief les contradictions de notre société sans démagogie éhontée. L'émission qui m'a le plus impressionnée était la fois où 2 personnes se devaient de vivre avec une empreinte écologique cohérente.
Dès le départ, les couleurs étaient annoncées: le couple découvrait que leur mode de vie , s'il devait à être généralisé, demandait que l'on trouve 11 autres Terre pour satisfaire la consommation des ressources. Je ne ferai pas de discours sur l'empreinte écologique, si vous lisez ce blog, vous avez déja les connaissances pour comprendre les fondements de cette grille d'analyse des besoins non-durables.
La misère noire
Le couple fut placé dans une écovillage pour vivre le plus chichement possible. Que de sacrifice: ils devaient récolter la graisse des bouie-bouies du coin pour filtrer et le mettre dans leur moteur de voiture fonctionnant à l'huile de patate. Ils devaient ne plus connaître les toilettes à chasse d'eau (juste de la toilette sèche pour compost). Le régime alimentaire drastique demandait de ne pas manger de viande. Les activités étaient principalement axés à gérer les ressources agricoles. De la misère , je vous l'dit!
Je soupçonne que ce village était une sorte de vitrine pour permettre à des gens de vivre une expérience autre qui nous ramène dans une époque où la pression sur les ressources étaient minimes. Le village est bien sûr auto-suffisant (avec possibilité de commerce avec la ville pour les objets manufacturés). Une vraie petite commune où avoir accès à de l'électricité solaire était une bénédiction. Le document se termine après les 30 jours, le couple exténué retourna à leur bien être moderne avec une nouvelle conscience de son impact.
Surprise
Attendez , vous ne connaissez pas la meilleure: après tous ces sacrifices, l'empreinte écologique était descendu à 1.20 Terre pour satisfaire leur besoin. Bonté Divine! 1.20 Terre après avoir sacrifié tout le confort moderne et joué le rôle du parfait grano convaincu. Il manque 1/5 de Terre pour survivre! Ça c'est une surprise.
Moi, c'est ce dernier point que j'aurais aimé approfondir. Tout ça pour rien? 1.20 Terre , c'est impossible. Ou bien l'écovillage s'arrange pour arrondir à 1 Terre (donc vivre encore plus chichement) ou bien nous serons dans de beaux draps si ce mode de vie écologique n'est même pas généralisable. Tout le confort de la modernité, que nos ancêtres se sont battus pour l'avoir, doit être jeter à la poubelle et on arrive même pas à équilibrer notre empreinte!?! Oui, je sais que ce n'est qu'une émission de TV, mais, somme toute , je dois bien comprendre deux choses: ou la notion de l'empreinte écologique doit être revue, ou bien nous sommes trop nombreux sur Terre et que malgré tous les sacrifices, il n'y a pas mode de vie généralisable qui nous permettra de ne pas brûler toute nos ressources. Ce n'est pas la façon de vivre qui est néfaste, c'est le nombre. C'est ça qui a été éludé.
Je conduis une voiture . On ferme les yeux et l'obstacle disparaît?
Moi , je freinerais pour observer et j'attendrais calmement. Il faudra bien ouvrir les yeux. Parce que c'est ça mon constat: le sujet de la démographie galopante est plus tabou que vous ne le pensez.
Saturne dévorant un de ses enfants de Francisco Goya (1746–1828)(1746)(1828),
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