lundi 30 novembre 2009

Les flagellants des temps modernes

 No Impact Man, l’homme qui prêche par l’exemple, veux nous faire partager sa vie d'ascète avec le minimum d’impact environnemental possible. Je me suis permis de réfléchir sur ces gestes de sacrifice que posent certains face à l'impact de notre société de consommation.  Et je ne suis pas sûr d’être d'accord.

La pensée magique
No Impact Man me rappelle ces flagellants du XIIe siècle dont wikipedia définie le dogme de cette façon:


--Les flagellants, par leur martyre, pensaient sauver leurs âmes mais aussi contribuer au sauvetage de la chrétienté tout entière.--

Un genre de No Impact Man médiéval  mais pour le vice, qui en se fouettant génère une contrebalance des basses mœurs de ces congénères.  On se gausserait bien de ces masochistes d'avant  la lettre, aujourd'hui.Mais mettons-nous dans la peau d’un flagellant, tout écorché soit-il, deux secondes.
Le bas empire romain n’est plus qu’un souvenir, les villes se barricadent et les campagnes se dépeuplent, les dernières invasions barbares se terminent à peine, l’Église d'avant le Schisme d'Occident est tout puissante sur le spirituel et le séculaire.  Être né à cette période, avoir reçu une éducation basée sur le ouï-dire et les coups de taloche, à survivre dans un univers quasi-magique, religieux et violent, je crois que je ne ferais pas mieux.  Notre No Impact Man aurait alors eu la vision apocalyptique d’un Dieu Vengeur détruisant la terre en voyant la débauche de ces créatures.  Il lui viendrait à l’esprit d’éviter cette punition en s’auto-châtiant pour, en contre-balance, la sauvegarde de l’humanité Le raisonnement se tient: je me punis pour compenser le vice des autres aux yeux du Dieu Tout Puissant. C’est un calcul juste dans un univers naïf, une pensée mystique qui vaut bien notre raisonnement technocratique. Autrefois Châtiment Divin aujourd'hui Catastrophe Écologique.

900 ans plus tard, je me retrouve à ne plus m’étonner de voir apparaître ces flagellants des temps modernes. Par une sorte de provocation, ou investi d'une mission messianique, ils se privent de toutes le avantages de la modernité et du confort pour se lancer dans un mode de vie plus proche de l'ermitage que de la transcendance. Et surtout, notez bien, à titre individuel ou en petit groupe, sans tenir compte d'implication collectif  à grande échelle et temporelle . Comme si les modèles prévisionnelles climatiques étaient la réalité et que, toucher un paramètre du modèle peut faire la différence une fois pour toute.  L'intention est juste toutefois: la balance climatique du XXIe siècle ou la balance religieuse du XIIe peut théoriquement être ajuster de cette façon. C'est la pensée magique.
--Les flagellants des temps moderne, par leur sous-consommation, pensaient soulager leurs angoisse mais aussi contribuer au sauvetage de la Terre tout entière.-- (cet aphorisme est de moi)


 Un modèle planétaire n'est pas la planète

 Il n’y a pas un modèle qui peut englober tout ce que nous voyons, ou alors on joue à le géo-ingénérie, et c’est de l’apprenti- sorcellerie tout cela.   No Impact Man ne cherche pas de solution, il se prive de toute la modernité pour essayer de faire penche la balance de tout ses forces, du haut de son spectacle à deux sous.  Avoir vraiment zéro impact,  c’est la mort, c’est nourrir les pissenlits par la racine , ne plus avoir d’enfant pour que la consommation cesse. C'est la façon la plus simple et rapide de simplifier notre impact.  Toutes autres solutions seraient fastidieuses, douloureuses et pénibles. Et inutile, car est-ce un but que de nier son impact? Les flagellants du XIIe se torturaient, ont perdu de la qualité de vie, et ma foi, n’ont pas sauvé l'humanité à ce que je sache.  A vouloir  diminuer son impact , c'est peut-être une bonne initiative personnelle (à la manière, plus heureuse, de la simplicité volontaire) mais avoir zéro impact ce n'est pas un comportement généralisable à grande échelle. On ne peut pas tous avoir aucun impact.  Non pas que rayer tout comportement consumériste est impossible à obtenir (une bonne guerre ou une pénurie/famine mondiale nous forcera à adopter ces comportements par manque) mais il est collectivement impossible de suivre à la lettre tous les beaux principes du jour au lendemain. Comme pour le rêve Hollywoodien, on ne peut pas tous être riches et célèbres ensembles.

Oui, je suis d'accord que chaque geste compte, mais ne vous laissez pas illusionner par ces coups médiatiques, car c'est bien de ça qu'il s'agit chez No Impact Man.  Les plus difficiles changements sont d’ordres spirituelles et collectifs et ça c’est moins médiatique. Les flagellants des temps moderne n’ajoutent que des frustrations à ceux qui ne savent pas où se donner de la tête pour changer.   Honnêtement incapable de bien imiter nos flagellants, honteusement ils se sentiront rangés dans le camps des pollueurs.  On ne peut pas tous se soustraire à l’inertie sociale de cette façon.  C’est comme d’appuyer les freins à fond à 120km/h sur une autoroute bondée sans avertissement. Le carambolage est assuré...

dimanche 29 novembre 2009

Le poids réel des déchets électroniques

Les gens ne savent pas que leurs déchets électronique se rendent dans ces dépotoirs lointains. Le reportage a été réalisé par des étudiants des Études Supérieurs en Journalisme de l'université de la Colombie-Britannique avec brio et diffusé sur Une Heure Sur Terre à la SRC (à défaut vous pouvez suivre le web-documentaire à propos des déchets que nous produisons, et notre lien avec eux de Yannick B. Gélinas). Le circuit du déchet électroniques passe nécessairement par des gens peu scrupuleux. Étiqueter ces déchets comme des dons pour la population du Ghana est surprenant. Que ces pauvres gens réussissent à récupérer 50% de matériaux avant de tout balancer dans le dépotoir est aussi une surprise. Un courtier en récupération de Honk-Kong est convaincu que se mettre à recycler correctement nos déchets électroniques en augmenterait le coût et diminuait l'intérêt financier de ce recyclage. Il faut donc externaliser les coûts sur une population plus prêt à prendre les risques écologiques pour en retirer les maigres bénéfices.


Au Québec , l'entreprise de recyclage se fait payer par des entreprises pour recycler les vieux équipements informatiques. Ce qui me laisse songeur sur la filière financière de ce circuit. Si les entreprises ne payaient pas, la récupération en tant que telle ne serait pas rentable. Que ce serait-il passé si les entreprises n'avaient pas eu une conscience de bon citoyen? Ils n'auraient pas pris en charge l'externalisation du coût d'un ordinateur dans sa fin de vie. Nous voyons ici que le coût caché pour se débarrasser convenablement d'un ordinateur n'est pas inscrit dans son coût d'achat. Ce coût caché sera nécessairement payé tôt ou tard. (et le jeter dans la nature , geste gratuit, sera payé par la génération suivante quoique vous en pensez).

image: Francesco I nel suo laboratorio alchemico (Stradano, 1570, Palazzo Vecchio).

vendredi 27 novembre 2009

SlowThink

Regardez sur tous les blogs, tous les conseils pour batir un blog, tous les managements du savoir nous demandent d'aller vite , encore plus vite. Faites circuler l'info, ne retenez rien, foncez! Il en restera quelque chose. Le microblogging de Twitter permet en peu de mot de retransmettre des liens en un clin d'oeil.

Oui, il restera que la rétroactivité accélérée de notre ère nous rendra totalement déconnecté de la vitesse de pensée. Sursaturé d'info on ne peut pas apprendre. Le SlowFood existe. Il faudrait inventer le SlowThink permettrant de revoir avec du recul et de réfléchir!

Vite, vite cliquez sur Tweet This!!

mercredi 25 novembre 2009

Une histoire de toutes les insoumissions

Il  y a de ces livres que l'on trouve intéressant et malgré son coté érudit assez complet, il souffre de ne donner aucune référence.  L'auteur se croyant etre une référence il a cru bon de ne pas identifier ces sources.  Un extrait pourtant m'a beaucoup plus et je me permet d'en citer une partie.  Qu'il soit du crû de l'auteur ou non, il exprime une idéologie de liberté il y a 1000 ans de ça, et qui va à contre-courant de l'époque.

Imaginez vous être sur la petite île austère de Grimsey. Un vent glaciale fouette les colons assemblés car..."..le roi Olaf Haraldsson revendique l'île de Grimsey, au nord de l'lslande. Einar Thveraeingr déclare aux autres colons:
- S'il faut que je donne mon opinion, je crois que le mieux pour notre peuple serait de ne pas accepter de payer au roi Olaf des impôts ou tous autres tributs comme ceux qu'il exige du peuple de Norvège. C'est une sujétion que nous infligerions non seulement à nous-mêmes, mais aussi à nos fils et à tous nos descendants qui habiteront ce pays. Et le joug ne disparaitrait jamais. Quand bien même ce roi serait un brave homme, comme je le crois, il arriverait dans l'avenir ce qui s'est déja produit dans le passé quant à la succession des rois: ils ne sont pas tous semblables, il y en a de bons et il y en a de mauvais. Et si nos compatriotes souhaitent conserver leur liberté, ce qu'ils ont toujours eu depuis que ce pays est colonisé, il faut qu'ils s'abstiennent de donner au roi un point de départ, que ce soit sous forme de propriété fonciere ici, ou sous forme de tribut déterminé payé par nous et qui serait considéré comme un impôt fixé une fois pour toutes. Je crois qu'il serait convenable d'envoyer au roi des cadeaux d'amitié, faucons, chevaux, tentes, voiles ou toutes autres choses bonnes à donner. Car ce seraient choses bien dépensées si elles entrainaient amitié en échange.''

Ces vikings , ils en avaient dans le ventre!!

illustrations Norsemen Landing in Iceland'    Oscar Wergeland (1844–1910)(1844)(1910)))

mercredi 4 novembre 2009

Une pause café virtuelle à l'ère cybernétique

SI twitter ou facebook ne sont plus à connaître, il faut pourtant comprendre que ces réseaux sociaux ont digitalisé une pratique courante et contrôlée en entreprise. Si , avant , il y avait une pause café (ou cigarette il n'y a guerre), on pouvait y échanger anecdote et information sur notre vie privée ou professionnelle, il y a maintenant la pause café virtuelle: chatter ou mettre a jour son statut sur un reseaux social à même son outil de travail, l'ordinateur.
Comme toute pratique qui passe par la moulinette de la numérisation , les habitudes sont bousculées. Il est faux de croire que c'est juste l'industrie de la distribution de la musique ou du film qui sont touchés et remis en question. Les patrons devront revoir ce qu'est une pause café à l'ère cybernétique. Comment comptabiliser ces pauses? Réglementer, laisser faire, surveiller? Pas facile! Nous voyons que la structure de travail est chamboulée. Mp3 ou café c'est la même r3voltion!!
On rigole mais ce n'est que le début, tout va y passer; culture travail et politique. les 1 et les 0 n'ont pas fini de nous étonner... on s'en reparlera!

en référence à : Selon une étude Morse, les réseaux sociaux nuiraient à la productivité en entreprise - Actualités Web 2.0 - Le Monde Informatique (afficher sur Google Sidewiki)