lundi 18 janvier 2010

Le transfert de richesse

J'en étais à ma veille technologique de la journée quand sur mon écran radar numérique Twitter je vois poindre un lien donné par @F_Cardinal qui titille mon attention.   Tiens donc,  le Sénat américain ne trouve pas que l'hydro-électricité est assez renouvelable à leur goût (ici sur Vision Durable). Dur coup pour Hydro-Québec, les Ricains friqués ne vont pas se faire vider les poches par nos ventes d'électricité propulsées par la vague verte. Mais en lisant l'article, on en saisi bien les raisons. Il est clair que nous ne profiterons pas de la manne. Les enjeux sont de taille et au delà des batailles de classification,  c'est pourtant du transfert des richesses que l'on parle ici.  Et moi qui croyait que l'on parlait d'enjeu environnemental, je me suis trouvé à y voir la possibilité d'une paupérisation temporelle. De quoi je veux vous parler? Hé non, pas d'énergie verte mais d'économie. Oh Boy! Ça craint.


Bacchante endormie de Gérard de Lairesse 1640-1711

Hydro Non Grata
Le sénat avait en tête d'autre critère que de peinturer en vert notre or bleu. ''Hydro-Québec n'est pas directement visée par le Congrès. En fait, elle est la " victime collatérale " d'une campagne bien orchestrée par plusieurs lobbys contre la grande production hydraulique. Et ce, selon deux sources proches du dossier à Washington, qui requièrent l'anonymat, pour des raisons politiques, économiques et environnementales.'' (François Normand)
Nous aurions pu être les nababs du XXIe siècle et vivre sur les rentes de nos infrastructures hydraulique. Bien sûr que l'hydro-électricité est renouvelable, les Québécois n'en doutent pas. Comme les Français aime leur nucléaire quasi-éternelle, énergie qui nous pue au nez chez nous ( mais qui risque d'être la solution à moyen terme pour la crise énergétique).  Et bien, le Sénat américain, ça ne leur plaît pas ces énergies-là , ils ont des milliards à dépenser et le seul moyen de le faire intelligemment (du point vu électorale) c'est de le dépenser avec des solutions éoliennes et solaires chez eux, dans leur État respectif. C'est la Nouvelle Économie Verte  Je comprend le choix du politicien, c'est systémique et logique.
Non, en fait, n'étant pas économiste, je m'étais toujours demandé comment une richesse s'accumule.  Ici, le Sénat m'apprend que si l'eau et les rivières harnachables ne sont pas équitablement réparties sur leur territoire,  le solaire et l'éolien le sont (ou presque).  Et cela me permet de tirer trois leçons.


3 leçons d'économie naïve

Donc première leçon d'économie naïve:  si j'achète d'un autre État, je m'appauvris , si je vends dans un autre État, je deviens riche (c'est ce qui motivait les Québécois à vendre l'hydro-électricité aux Américains.)

Deuxième leçon: Il n'y a pas de riche sans pauvre, c'est donc par le déséquilibre que la richesse s'accumule.
Alors donc, le Sénat veut que chaque État trouve son moyen de faire de l'éolienne et du solaire, pour garder l'équilibre et d'éviter les transferts de richesse vers un autre État. De cette façon, tous les États développerons des énergies alternatives qui augmenteront le PIB et le nombre d'emploi, bref la richesse (et la réélection du sénateur). C'est gagnant-gagnant. Pour, par et dans les poches des Américains.

Donc naïvement, je me suis demandé que si tous les États (de la Terre) devenaient plus riches, il est où l'État pauvre qui perd à transférer ses richesses? Pour que ma première leçon se tienne, j'ai trouvé ceci:

Troisième leçon, (la plus surprenante): on devient riche en faisant payer quelqu'un d'autre plus tard.

Paupérisation temporelle
Puisque que globalement l'occident s'enrichit  il faut bien que la pauvreté se pellette quelque part.  Oui, le tiers-monde est pauvre mais pas inversement plus pauvre que nous nous enrichissons. Elle aussi s'enrichit , et pellette la pauvreté dans les pays plus pauvres. Même Haïti possède des cellulaires et des réseaux internet pour communiquer avec le monde en pleine catastrophe sismique. Un gueux du moyen-age n'aurait pas penser de classer ce pays dans la liste des pays pauvres de la même façon.

Nous devenons donc tranquillement plus riche, globalement. Il n'y a pas de peuples pauvres trop pauvre pour vivre comme des troglodytes.  Le transfert de richesse il doit bien se faire quelque part.  Dans le temps, bien sûr.

Ou plutôt vers une génération future qui incapable d'assumer tous les infrastructures et les dépenses d'entretien pharaoniennes que notre système économique (grâce à l'énergie à bas coût) a mis en place , devra en payer le coût par paupérisation. Et devenir pauvre, c'est de ne pas jouir de ce que les riches, nous, possèdent, c'est à dire les bienfaits de notre civilisation d'aujourd'hui .
A moins que l'un d'entre nous accepter d'assumer cette ''dette''maintenant,  regardez bien vos enfants, et vos petits enfants dans les yeux... C'est bien à leur descendant que nous transféreront notre pauvreté.
Une chance que je suis naïf...

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